François Desplanches artisan vannier

Il y a longtemps que je souhaitais fabriquer un gabarit adapté à la réalisation de baskodenns de petite taille, pour lesquels le gabarit traditionnel n’est pas adapté. Il serait certainement possible de fabriquer un gabarit universel, pourvu de plusieurs cercles concentriques sur lesquels sont disposés les trous  de passage des montants, et surtout d’un mât central de hauteur variable. J’ai préféré opter pour un nouvel objet pour lequel j’ai redéfini après quelques tâtonnements la méthodologie de travail adaptée: calibre et longueur des montants (puisque les brins de monture sont coupés avant toute chose), hauteur de calage sur la table, dimensions pour que la vannerie réduite possède les proportions du standard historique. La photographie montre le gabarit, simplement réalisé à partir de bois de récupération (pour la beauté du geste, j’ai tourné le mât central sur un tour à perche), ainsi que deux paniers qu’il a permis de fabriquer (diamètre extérieur maximal 24 cm), à côté du baskodenn traditionnel (diamètre extérieur maximal 30 cm).

Simultanément, je m’imprègne du travail de thèse de Roger Hérisset relatif à la vannerie Bretonne, et dont j’avais assisté à la soutenance à Brest en décembre 2012. Un travail dense qui illustre la richesse des techniques de tressage bretonnes, effectué par une personne qui sait de quoi elle parle puisque Roger Hérisset est issu d’une famille de vanniers et a lui-même exercé le métier après sa formation à l’école de vannerie Fayl-Billot. Son frère Jean-Claude Hérisset est en activité et perpétue la tradition de la vannerie sur arceaux familiale en même temps qu’il élargit sa gamme à de nouveaux objets.

Le club de vannerie du lycée horticole de Brive Voutezac, près d’Objat (Corrèze), organisera un stage de vannerie dont je serai l’animateur les samedi 23 et dimanche 24 novembre prochains.

Le thème de travail en sera la vannerie sur arceaux en osier, ce stage aura lieu au lycée horticole.

Pour tous renseignements, contacter Serge Mazaud, tél.: 05 55 25 97 23

La date limite d’inscription est fixée au 31 octobre.

Je participerai à l’exposition “vannerie actuelle” organisée par le pôle expérimental des métiers d’art de Nontron (Dordogne). L’exposition se tiendra 21 septembre au 03 novembre au château de Nontron. Quatre de mes pièces seront intégrées à l’exposition à laquelle participeront également Vincent Castaneira (Gironde), Xavier Chabaud (Dordogne), Karen Gossart et Corentin Laval (Gironde), Thomas Louineau (Cantal), Myriam Roux (Vendée) et Lois Walpole (Charente).

Le vernissage aura lieu le vendredi 20 septembre à 18 heures, l’entrée est libre.

Les automnales de la Brande, dans les Jardins de la Brande de Philippe Burey auront lieu comme d’habitude le premier dimanche d’octobre, soit le 06 octobre.

La fête des paniers de Sainte-Eulalie d’Ans, près d’Hautefort (Dordogne), aura lieu le dimanche 13 octobre en présence de Tiane et Marc Cattet, Karen Gossart et Corentin Laval, Vincent Castaneira, Chantal et Serge Chevrier et moi-même, accompagnés de plusieurs producteurs locaux.

Le samedi précédant la fête est dédié à un stage de vannerie animé cette année par Tiane Cattet sur le thème de la vannerie sur arceaux. Il reste des places pour ce stage, contacter Tiane pour s’inscrire.

Belle dynamique cette année encore à Vallabrègues. Je retiens en particulier la rencontre aussi marquante qu’inattendue avec la vannière Isabelle Bréant, venue en visiteuse, et dont j’admirais depuis longtemps le travail par site internet interposé. J’ai placé en page “photos” une série de clichés rapidement effectués juste avant leur chargement de quelques vanneries emmenées là-bas.

au travail (à un rythme raisonnable) sur le stand (photo Catherine Raoux que je remercie vivement)

La présence du cercueil en osier sur le stand a généré beaucoup de réactions de tous ordres, ce qui était un peu l’effet recherché (photo Catherine Raoux).

Je viens d’apprendre au téléphone par Monica Guilera, Catherine Davies et Pascal Carr que le baskodenn que j’avais proposé au concours de vannerie de Mas de Barberans (Catalogne) dans la catégorie vannerie traditionnelle viens d’obtenir le premier prix. Je suis très heureux et honoré de cette reconnaissance, qui est pour moi avant tout celle de la vannerie bretonne que j’aime tant. J’y associe évidemment Annette et Robert Loussouarn, qui m’ont accueilli à plusieurs reprises en Bretagne pour travailler sur les techniques bretonnes; il est souvent question sur ce site de Robert Loussouarn et de son incroyable expérience. Je remercie aussi les vanniers écossais Catherine Davies et Pascal Carr, avec lesquels j’ai beaucoup partagé ces deux dernières années,  qui m’ont suggéré l’idée de participer à ce concours et ont apporté la pièce en Espagne.

Dans la catégorie création, c’est l’artiste britannique Tim Johnson, déjà rencontré à Vallabrègues, qui a été lauréat.

Voir les articles sur le site du Museu de la Pauma Mas de Barberans (Catalonia, Espagne)

A droite le baskodenn proposé à Mas de Barberans.

Le baskodenn primé, tel qu’exposé aujourd’hui au musée de Mas de Barberans (photographie Pascal Carr)

J’ai beaucoup appris la vannerie à l’aide de livres et je continue à le faire. Parmi les ouvrages traitant de vannerie d’osier classique, il y évidemment en France le fameux la vannerie, l’osier de Duchesne, Ferrand et Thomas (Dominique Guéniot éditeur, ISBN: 2.87825.143.1). Plus récemment, la synthèse produite par Guy Barbier et Michèle Pichonnet (la vannerie, rotin et osier, éditions Dessain et Tolra, ISBN: 2.04.720069.5) est également intéressante, avec des séquences de fabrications illustrées par des montages photos / texte très compréhensibles. Je reste également très attaché au livre de Sally Goymer et Sue Gabriel (vannerie, éditions Eyrolles, ISBN 2.212.02724.9) avec lequel j’ai commencé il y a maintenant treize ans à massacrer gaiement des brins d’osier qui ne m’avaient rien demandé.

Aux livres strictement techniques, je préfère ceux qui par la richesse de leur texte ou la beauté de leurs images génèrent une atmosphère particulière et deviennent une réelle source d’inspiration. A cet égard, deux petits livres ne me quittent jamais:

David Drew: Baskets  (ISBN: 903798.84.0) est le catalogue d’une exposition organisée par la Crafts Council Gallery de Londres en 1986 montrant 250 vanneries fabriquées par David Drew (on peut d’ailleurs voir une photo de cette exposition dans le livre de Maurice Bichard Baskets in Europe (ISBN: 978.0.9561249.0.9)). Outre des photos en noir et blanc magnifiques, le livret contient un court texte d’Alastair Heseltine.

Baskets and Basketmaking d’Alastair Heseltine (Shire album n° 92, ISBN: 0.85263.611.3) est un splendide carnet dont je continue à étudier certaines photos très en détail; il contient une courte et lumineuse séquence de fabrication d’une manne travaillée en planchette par David Drew.

Le programme de mes expositions-ventes de printemps est enfin calé, après plusieurs modifications liées en particulier à l’annulation du déplacement que le vannier périgourdin Philippe Guérinel et moi-même devions effectuer en Angleterre pour le festival de vannerie de Dartington (Devon), ou Karen Gossart et Corentin Lavalnous remplacerons.

• la fête des plantes de Blésignac (Gironde) a eu lieu ce dernier dimanche 07 avril, sous un beau temps inespéré. Un joli succès, émaillé de la rencontre avec la photographe, écrivaine et chroniqueuse culinaire Carla Capalbo, très attentive à la vannerie et à ceux qui en ont fait leur métier.
• Je serai présent pour la première fois ce dimanche 14 avril à la fête des plantes de Magnac-Laval (Haute-Vienne).
• Les printanières de la Brande, formidable évènement organisé par Philippe Burey sur son site des jardins de la Brande à Fouleix (Dordogne) auront lieu les 04 et 05 mai.
• Fête des plantes de l’Abbaye Nouvelle à Léobard près de Gourdon (Lot)
• Dans le cadre des journées au jardin les 01 et 02 juin, je suis à nouveau invité par Bernard Hautefort à la Chartreuse du Colombier à Paunat (Dordogne). Voir l’article du journal Sud-Ouest relatif à l’édition 2010 de cet évènement.
• Les 08 et 09 juin, j’exposerai dans le cadre de la fête du jardin au Domaine de Péré à Prissé la Charrière (Deux-Sèvres). Avec la vannière Christine Vincent, nous proposerons au public la réalisation de vanneries collectives (atelier gratuit, avis aux amateurs).
• le dimanche 23 juin, je me rendrai à Andrein (Pyrenées Atlantiques) pour la fête des plantes du château de Baillenx, organisée par Isabelle Duthil-Lafrance, animatrice du groupe Radio France (FIP).

grand panier à fond ajouré sur le stand de plantes vivaces de Marie France Morel à Magnac-Laval

Ces énormes abat-jour de forme parabolique ont été réalisés sur commande pour un projet de chai de vinification. La forme a été définie par l’architecte maître d’œuvre de l’opération et j’ai du construire un gabarit pour la respecter le mieux possible. Les vanneries ont une hauteur de 95 cm pour un diamètre maximal de 85 cm, elles sont travaillées en planchette quadruple (osier 1,80 et 2.00 m pour la clôture et 2,60 m pour les montants, 12 bottes ont été nécessaires).

Voir quelques photos du travail à la page “séquences de fabrication”.

eleven slewed willow lampshades (0.95 m high)

J’ai toujours procédé au pesage systématique des différentes variétés d’osier que je cultive, ne serait-ce que pour évaluer leur productivité et l’évolution de cette productivité en fonction des soins apportés à l’oseraie. Ces données n’ont d’intérêt que lors des années nominales, exemptes de tout accident climatique ou autre.

Cultiver son propre osier n’est pas chose facile, et en dehors de tous les autres critères d’aspect (couleur, texture) ou de mécanique (niveau de flexibilité), il est crucial de choisir des variétés qui produisent des longueurs de brins adaptées à la nature de son travail.

Dans le graphe qui suit j’ai comparé les productivités de deux variétés de purpurea. Purpurea helix est une variété à grand développement , tandis que purpurea x (je ne connais pas son nom) a une croissance plus modeste. Les “rendements” sont exprimés en kg/100 m² (osier vert trié et pesé sitôt après la coupe).

Les courbes obtenues ont des allures gaussiennes (faibles productions pour les très petites et les très grandes tailles) et atteignent leur pic pour des tailles différentes (sans surprise, la plus grande productivité en masse est atteinte cette année pour les longueurs 2,20 et 2,40 m dans le cas de l’helix et pour la longueur 1,60 m dans le cas de x).

Helix est deux fois plus productif que x (227 kg/100m², soit 22 t/ha), qui génère pourtant une récolte plus de deux fois plus élevée pour toutes les tailles jusqu’à 1,60 m comprise. Malgré un rendement modeste, et en dehors de toute autre pratique (fauchage printanier par exemple), c’est donc la variété x qui a ma préférence pour la fabrication d’objet de taille courante et que je continue à multiplier.

J’étais début décembre 2012 dans le département du Finistère pour quelques jours de détente en famille et pour assister le 04 décembre à Brest à la soutenance de la thèse de Roger Hérisset, ancien élève de l”école Française de vannerie et issu d’une famille de vanniers (voir un article plus ancien et la page des liens pour un accès au site internet de son frère Jean-Claude Hérisset). Cette soutenance relative à la vannerie bretonne  était l’occasion unique de réunir un jury d’universitaires de haut niveau, mais aussi un échantillon des vanniers professionnels de Bretagne et d’ailleurs, et des vanniers retraités bretons et leurs famille; celle de Roger bien-sûr, mais aussi la fille de Julia le Gallo (productrice de sklissens à Camors, Morbihan, voire article dans la revue Ar Men n°156 de janvier-février 2007), Etienne le Gall (producteur de mannes de chalut à Concarneau),  et Robert Loussouarn (de Pont-l’Abbé, nom souvent évoqué sur ce site). Après une présentation claire et un ensemble de réponses solidement argumentées aux membres du jury, Roger a obtenu la note maximale et les félicitations du jury.

Parmi les membres de ce jury, Madame Willeke Wendrich, de l’université de Californie, était probablement la plus proche de l’artisanat vannier. Elle m’a aimablement transmis le lien vers une de ses publications (lisible en ligne ou téléchargeable gratuitement) relative à la vannerie égyptienne, et dont le titre est inspiré de l’écrivain John Irving: the World according to basketry.

http://escholarship.org/uc/item/6n42w0rg

Un autre membre du jury était l’anthropologue-sociologue Paul Jorion qui a relaté l’évènement sur son blog:

http://www.pauljorion.com/blog/?p=45165

Roger Hérisset au milieu des membres de son jury et derrière plusieurs exemplaires de vanneries Bretonnes sujets de sa thèse

Roger en compagnie des vanniers professionnels en activité ou retraités présents à sa soutenance

Ce séjour en Bretagne a également été l’occasion d’une journée  de travail chez Annette et Robert Loussouarn autour de la fabrication de baskodenns à montants en fils de fer galvanisés, technique très utilisés depuis le milieu du vingtième siècle pour les vanneries destinées à l’industrie de la pêche (mannes de chalut en rotin brut, baskodenns).

Robert Loussouarn clôturant  en osier (le matériau traditionnellement utilisé est le rotin brut) un baskodenn à montants en fil de fer; noter le fil de diamètre supérieur intégré à l’anse rendant la pièce indestructible et très appréciée des pêcheurs à pied

La même pièce au stade de la finition de l’anse

making iron stakes willow baskodenns with Robert Loussouarn