travaux d’extérieur

plessage de haie champêtre

Plesser une haie, c’est la tresser pour la densifier et donc (c’est l’utilisation historique de cette technique) la rendre étanche au passage du bétail. Outre la fabrication de clôtures végétales, ce procédé a également un intérêt paysager, ce qui était le but recherché dans le cas du chantier dont les photographies suivent (haie basse de charmes disposés en deux courbes au sommet d’une colline).

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La structure de la haie plessée est identique à celle d’une vannerie classique si ce n’est que les arbustes qui la composent restent vivants.

  • Les montants sont rapportés, j’utilise des piquets de châtaignier,
  • les brins de tressage sont les branches des arbustes composant la haie, et dont la base a été entaillée pour être pliée à un angle de 25 ou 30° par rapport à l’horizontale. Selon le diamètre des branches, la haie prend un aspect grossier ou au contraire d’une grande délicatesse,
  • une torche à brins multiples rapportés (noisetier, saule, châtaignier) nivelle le travail; elle doit être soignée pour créer une ligne agréable à l’œil.

Presque toutes les essences se prêtent au plessage, les arbustes épineux (aubépine, prunellier), bien qu’éprouvants à travailler, donnent les meilleures clôtures.

De nombreux styles régionaux existent en France, mais surtout en Grande Bretagne où des professionnels exercent toujours cette activité et se rencontrent dans le cadre de championnats nationaux.

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art en paysage

J’interviens depuis 2007 sur la commune de Bourrou (Dordogne) dans le cadre d’un projet land art baptisé Le Drôle de Bourrou, encadré par l’association La Galerie Sauvage et financé par le Fonds Social Européen. Le Drôle est un être imaginaire dont les installations réalisées par un groupe d’artistes locaux retracent des éléments de vie.

extraits du texte de présentation initial du projet (auteur Marc Altéa) :

“A Bourrou, le Drôle nous laisse un héritage fantastique, drôlesque, que les chercheurs tentent d’organiser autour d’un sentier de “curiosité” bientôt ouvert au public… Que savons-nous de cet être emblématique sinon qu’il suit une évolution parallèle à celle de l’homme. Loin de l’anthropocentrisme qui nous est coutumier, les chercheurs du sentier de Bourrou ouvrent le seul site archéologique connu où la trace du Drôle est si éloquente… Les questions sont nombreuses et nous voilà aux portes d’une archéologie qui fait fi des théories darwinistes et autres thèses sur l’évolution des espèces…”

L’installation que j’ai proposée et qui a été réalisée avec le concours d’une joyeuse équipe de membres ou de sympathisants de l’association La Galerie Sauvage en mai 2007 consiste en une série de coracles suspendus en hauteur au dessus du chemin de randonnée. Les coracles sont des embarcations légères, constitués d’une structure tressée recouverte de peau. Connus avec certitude depuis l’antiquité et plus hypothétiquement au néolithique en Europe, leur utilisation se poursuit jusqu’au milieu du 20° siècle en Irlande (pêche du saumon au filet sur les petits fleuves côtiers). Ils sont toujours en fonction en Extrême-Orient (bateaux paniers servant d’annexes).

L’envol des coracles” (extrait du texte de description du projet)

“Le gros intérêt du coracle est d’être une embarcation très légère pouvant être portée à dos. Elle est utilisée par le drôle pour franchir de petits cours d’eau ou se déplacer sur eux.

Le drôle voit également dans le coracle un médium symbolique d’accès à l’au delà. A cette fin, le clan d’appartenance du drôle défunt construit un coracle qu’elle accroche en hauteur dans les arbres à proximité d’un chemin fréquenté par lui ; l’embarcation étant censée naviguer sur les lignes de flux longeant ces chemins. La construction se délitera progressivement sous l’effet des éléments.”

 

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chrysalides

Les chrysalides sont proches de l’entrée du sentier et marquent avec le passage (voûte végétale, Marc Altéa) et le drôle de nid (branchages, Luc Renaud), l’accès et au monde du drôle et sa naissance. Elles sont réalisées en osier, la plus grande mesure 2,50 mètres de hauteur.

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contact:

La Galerie Sauvage

la Gaumerie 24380 Bordas tél.: 05 53 07 80 64