Roger Hérisset vient amicalement de m’indiquer que le livre tiré de son travail de thèse d’ethnologie consacré à la vannerie bretonne (voir article plus ancien) sortira le 23 octobre prochain. Le livre est intitulé vannerie en Bretagne et est édité aux Presses Universitaires de Rennes (ISBN 978-2753535312, 408 pages, 1360 illustrations).
J’ai reproduit ci-après la préface du livre avec l’aimable autorisation de Roger. Cette préface été écrite par Willeke Wendrich, universitaire californienne spécialiste de la vannerie, qui était membre du jury lors de la soutenance de thèse à l’université de Bretagne Ouest à Brest. J’en profite pour rappeler le lien vers son livre consacré à la vannerie égyptienne (assorti d’une vidéo, actionner l’onglet “supporting material”).
Préface de Willeke Wendrich :
L’ouvrage que vous avez entre les mains est un essai de recueil d’authentiques savoirs séculaires, préservés par la dernière génération d’artisans vanniers. Les hommes et les femmes qui produisaient des paniers pour leur usage domestique, pour la communauté villageoise ou pour l’industrie de la pêche à une époque où les contenants en plastique n’existaient pas. Le remplacement rapide de la vannerie utilitaire par d’autres matériaux est une évolution mondiale. Les cinquante dernières années, l’humanité a perdu énormément de savoirs concernant la production et la préparation des matériaux, la fabrication de pièces de vannerie, et les fonctions spécifiques associées. En la moitié d’une décennie, nous avons perdu une grande partie de ces techniques qui précèdent l’invention de la poterie à l’Âge de pierre, et qui sont probablement aussi anciennes que les tout premiers outils de pierre utilisés par Homo sapiens.
Roger Hérisset a écrit une étude remarquablement importante, et fourni un effort considérable pour préserver le patrimoine culturel immatériel de la Bretagne. Ce qui est repris dans cet ouvrage n’est qu’une partie de l’important savoir qu’il a acquis en travaillant aux côtés de nombreux vanniers. Une grande partie de ce savoir s’exprime difficilement par écrit, car il s’enracine en lui. Roger possède la compétence d’un vannier et la formation d’un anthropologue. Ces deux connaissances fondamentales, combinées avec ses grandes aptitudes relationnelles, lui ont ouvert des portes qui seraient restées fermées à d’autres.
L’analyse qui est sous vos yeux est une impressionnante compilation de plusieurs décennies d’études, présentées sous une forme accessible. Celle-ci pourrait être d’un intérêt simplement régional. Au contraire, elle témoigne de la façon dont une telle démarche d’étude peut être conduite, et proposée à une audience plus universelle. Le livre est d’importance pour qui connaît la vannerie, et peut maintenant y trouver les différents types de technique organisés de façon systématique, et replacés dans un contexte anthropologique plus large. Il est également intéressant pour les lecteurs qui n’ont pas de connaissances techniques, mais voulant approfondir leur connaissance de la Bretagne, sa culture (matérielle) et son patrimoine culturel immatériel.
The book in hand is an attempt to record the genuine and age-old knowledge preserved by the last generation of full-time crafts persons. The men and women who produced baskets for their household, the market and for the fisheries in a time when plastic containers did not yet exist. The rapid replacement of functional basketry with other materials is a world-wide development. In a time span of 50 years, the world has lost much of the knowledge on how to grow and prepare the raw materials for basketry, how to make this into baskets and what forms of basket were linked to which specific functions. In half a decade we have lost much of the technology that predates the invention of pottery in the Stone Age, and probably is as old as the very first stone tools used by Homo sapiens.
Roger Hérisset has written an incredibly important study, which is an enormous effort to preserve the intangible cultural heritage of Bretagne. What is reflected in this book is just part of the great knowledge he has gained by working closely with a large group of basket makers. Much of this knowledge is difficult to express in writing, because it is ingrained in his body. Roger has the knowledge of a basket maker and the training of an anthropologist. Those two fundamental types of knowledge combined with his great interpersonal skills, opened many doors which would have remained closed to others.
The analysis that lies before you is an impressive compilation of many decades of study, presented in an accessible form. Instead of being mostly of local interest, it is an example of how such studies should be done and deserving of a global audience. The book is of importance for those that know the basketry and now can find the different forms systematically organized and placed in a broader anthropological context. It is of equal interest for readers who have no technological background, but are curious about Bretagne and its (material) culture and intangible cultural heritage.
Los Angeles, June 2014
Willeke Wendrich, Ph.D.
Professor of Digital Humanities, University of California - Los-Angeles
lien vers la couverture du livre
exemple de lien commercial pour l’achat du livre
